Se tenir debout et marcher: un geste banal pour la grande majorité des gens. Un rêve pour d’autres, cloués sur un fauteuil roulant ou dans un lit, suite à un accident ou une maladie. Un rêve que la société ExoAtlet met tout en œuvre pour qu’il devienne réalité.
La société, établie au Technoport depuis 2018, est le fruit d’un parcours commencé à Moscou en 2011, lorsqu’une équipe de l’institut de recherche en mécanique de l’Université d’État de Moscou remporte un appel d’offres public pour la création d’un exosquelette destiné aux opérations de secours d’urgence.
Depuis 2013
Bien vite, l’équipe de chercheurs, rejointe par des spécialistes venus du secteur privé, élargit son périmètre de travail à un exosquelette à usage médical. Ainsi naît, en 2013, la société ExoAtlet qui, rapidement, convaincu le marché.
L’année suivante, elle rejoint la Fondation russe Skolkovo et participe même à l’olympiade mondiale de robotique à Sotchi. Parallèlement, le projet est présenté et retenu au sein du Centre de réhabilitation national à Singapour.
Les choses s’enchaînent alors et les premiers essais cliniques sont réalisés en 2015 au département de réhabilitation du Centre national médical et chirurgical de Pirogov. La mise sur le marché en Russie puis en Corée intervient dès 2016.
Aujourd’hui, les exosquelettes d’ExoAtlet sont vendus dans une dizaine de pays. Ils se distinguent des concurrents par une digitalisation très poussée, avec un véritable tableau de commande connecté au cloud, permettant un accompagnement du mouvement plus précis pour le patient. «Nous couvrons un grand nombre de conditions, car notre système analyse la trajectoire des mouvements et ajuste la hauteur des marches pour franchir les obstacles. En outre, un logiciel d’assistance ajuste le niveau de soutien à mesure que le patient se renforce. Nous travaillons dans un système de réadaptation complet », explique la co-fondatrice et CEO d’ExoAtlet, Ekaterina Bereziy.
8 millions de dollars levés
Repérée par Luxinnovation dans le cadre de sa collaboration avec la Fondation Skolkovo, ExoAtlet a établi, en 2018, son quartier général au Luxembourg pour se lancer sur le marché européen. Elle a déjà levé près de 8 millions de dollars de fonds ces trois dernières années, apportés notamment par la société coréenne Cosmo & Company.
Ekaterina Bereziy, est consciente de l’immense potentiel de cet équipement. «Près d’un quart de la population mondiale souffre d’un handicap quelconque. Ne plus pouvoir marcher est une terrible issue et seul un tel exosquelette peut redonner à ces personnes-là la capacité de se lever et de marcher. Nous avons déjà plusieurs milliers de patients qui utilisent notre appareil. Les résultats sont vraiment formidables.»
En mai, l’exosquelette d’ExoAtlet devrait recevoir les autorisations nécessaires pour être commercialisé sur le marché européen. Si les hôpitaux constituent la première cible de la société, les centres de réhabilitation et de réadaptation sont également concernés. «Nous avons également développé le concept ExoGym, un lieu qui permettrait de concentrer en un seul endroit les étapes-clés de la réhabilitation et de la rééducation de patients, que ce soit des adulte sou des enfants».
Un grand symposium en novembre
Car l’une des spécificités d’ExoAtlet est de travailler sur le développement de plusieurs modèles d’exosquelettes, dont certains permettront à des enfants dès l’âge de deux ans, de bénéficier des bienfaits de cette technologie. Et bien plus encore. «Selon nous, la solution réside dans les exosquelettes en tant que partie de l’écosystème pour une réhabilitation continue et complète», précise Mme Bereziy
La société a fait partie des exposants luxembourgeois au salon Arab Health qui s’est tenu à Dubaï fin janvier et elle prévoit également d’être de nouveau présente au salon Medica de Düsseldorf, à la mi-novembre.
Quelques jours plus tard, le 25 novembre, ExoAtlet organise également son premier symposium au Luxembourg, «ExoRehab Spotlights 2020» : une quinzaine d’intervenants du Luxembourg, des Pays-Bas, du Portugal, de la Russie et de la Corée du Sud ainsi que 150 spécialistes médicaux de différents pays discuteront de l’ExoRéhabilitation.