Les voitures étant un élément quotidien de nos vies, il est difficile d’imaginer le courage des conducteurs des premières voitures qui n’étaient pas tirées par des chevaux… Aujourd’hui, une autre révolution en termes de mobilité est imminente : l’arrivée de véhicules connectés et autonomes. « Ce sera un changement de paradigme complet », souligne Francesco Ferrero, responsable des partenariats – Mobilité, Logistique et Villes intelligentes au LIST. « Les êtres humains devront s’adapter et apprendre à utiliser ces nouvelles technologies et services associés. Sinon, ils ne seront jamais adoptés ».
Le facteur humain
Avec ses collègues, Francesco Ferrero est la force motrice de PAsCAL (pour « Enhance driver behaviour and Public Acceptance of Connected and Autonomous vehicLes », ou « Améliorer le comportement des conducteurs et l’acceptation publique des véhicules connectés et autonomes »), un projet de 36 mois financé par Horizon 2020, le programme-cadre de recherche et d’innovation de l’UE. Son objectif est de créer un « Guide de l’Autonomie » qui permettra de mieux comprendre les implications des véhicules connectés et automatisés sur la société, d’éduquer les futurs conducteurs et passagers et d’aider les décideurs à faire la transition vers cette nouvelle forme de mobilité personnelle.
« Nous souhaitons étudier les attentes des clients en ce qui concerne les véhicules automatisés, comprendre leurs craintes et leurs préoccupations et aider à concevoir des services qui seront utilisés et fiables », explique Francesco Ferrero. « Nous allons aussi analyser le comportement des conducteurs de véhicules semi-autonomes, afin de déterminer comment l’interaction homme-machine peut-être aussi fluide et sûre que possible, et étudierons le besoin de formation et de certifications ». Un autre aspect concerne l’optimisation de la mobilité autonome pour les personnes qui ne sont pas capables de conduire des voitures classiques, par exemple les malvoyants.
Nous souhaitons étudier les attentes des clients en ce qui concerne les véhicules automatisés, comprendre leurs craintes et leurs préoccupations et aider à concevoir des services qui seront utilisés et fiables.
PAsCAL regroupe 13 partenaires de 7 pays différents, ce qui permettra de mener des études au niveau européen. Le projet comprendra également des projets pilotes pratiques dans différents pays. « Nous aurons des pilotes au Luxembourg et en Suède, avec des bus autonomes de grande capacité produits par Volvo ; une formation avec des auto-écoles et des académies au Royaume-Uni et en Italie ; et un pilote utilisant différents types de véhicules connectés partagés en Allemagne », explique Francesco Ferrero. « Nous ferons également un essai avec une application pour aider les personnes handicapées, ou bien ceux qui doivent porter des bagages lourds ou des poussettes, à se déplacer dans le réseau de transport de Madrid. »
Une recherche qui fait la différence
Assembler un projet d’une telle envergure était un défi et le LIST a fait appel à l’expertise des points de contact national Horizon 2020 pour les questions de mobilité, hébergé par Luxinnovation. « L’appel à propositions était complexe et comportait une importante composante non technologique. Luxinnovation nous a aidé à déterminer les sujets les plus intéressants à explorer et à identifier d’autres projets de mobilité européens avec lesquels nous allons partager mutuellement nos expériences. L’agence a aussi examiné la proposition avant sa soumission », indique Francesco Ferrero. « Dans l’ensemble, nous avons reçu un soutien très précieux. »
Luxinnovation nous a aidé à déterminer les sujets les plus intéressants à explorer.
Trois entreprises luxembourgeoises font partie du consortium du projet : le centre de compétences Volvo e-bus, le consultant spécialisé LuxMobility et Examotive, une start-up axée sur la R&D développant de nouveaux modèles commerciaux pour le covoiturage. Le transporteur Sales-Lentz joue également un rôle de soutien actif. «Nous sommes fiers d’être le premier transporteur public, dans un vrai rôle de pionnier, à présenter des navettes autonomes au public luxembourgeois», se réjouit Georges Hilbert, Directeur général – Transport Technique chez Sales-Lentz. Le futur devient enfin réalité, la navette autonome est un véhicule sûr, fiable, propre et facile à utiliser pour tous publics ».
Pour les entreprises participantes, de nouveaux horizons commerciaux à exploiter se profilent. « Le projet PAsCAL peut les aider à y parvenir plus rapidement et mieux. »
Cet article a initialement été publié dans le Rapport annuel 2018 de Luxinnovation.