Regroupées sous l’égide de l’asbl Composite Industry Luxembourg (CIL), neuf entreprises luxembourgeoises (AirTech, DuPont de Nemours, GLC Technologies, Goodyear, Glanzstoff, Molecular Plasma Group, e-Xstream, Ocsial et Reichert Technology Partners) ont présenté leurs innovations en matière de processus, de nouveaux matériaux et de solutions composites. Toutes ont profité de la visibilité apportée par le JEC pour initier des contacts et identifier des partenaires potentiels.
Pour Paul Meyers, managing director & Works Director chez DuPont de Nemours et Président du CIL, «le Luxembourg a clairement une carte à jouer, c’est pourquoi il nous fallait être présent sur ce salon.» Lancé il y a tout juste un an, le CIL doit se faire connaître. «Nous sommes encore dans la phase de démarrage. Le JEC est un bon outil pour mettre en lumière à la fois les forces de l’industrie composite nationale, mais aussi les atouts du pays. C’est chose faite, et nous avons fait de très bons contacts. À ce stade, on ne peut pas encore parler de nouveaux membres, mais c’est en discussion pour plusieurs d’entre eux».
Jouer dans la cour des grands
De plus en plus nombreux chaque année, les participants s’accordent à dire que le JEC World est devenu incontournable pour entretenir ses contacts et soigner sa relation client. «Nous ne pouvons pas louper ce rendez-vous. Le JEC est pour nous un des meilleurs points de chute pour voir tous nos clients internationaux en un seul et même endroit. En parallèle, nous avons organisé une conférence dédiée à notre actualité et un dîner auquel étaient conviés le top management de nos principaux clients», explique Roger Assaker, CEO d’e-Xstream et membre du CIL.
Même constat pour Caro Bach, Sales Director Aviation OEM chez CTI Systems: «Nous avons eu des échanges encore plus intéressants cette année. Ce n’est pas uniquement de la vente qui se fait sur le salon, mais c’est parfois une prise de contact qui amène à une autre opportunité d’affaires. Par exemple, nous avons rencontré un producteur de fibres très actifs en France, en Chine et aux États-Unis. Leurs produits en tant que tels ne nous intéressent pas vraiment, mais au fil des discussions, nous avons appris qu’ils avaient des besoins en stockage».
Pour Molecular Plasma Group, la présence sur le JEC a même été essentielle pour la croissance de la start-up. «L’année dernière c’était notre première participation à un salon composite et notre visibilité a décollé grâce à notre présence sur le pavillon luxembourgeois. Donc, nous avons souhaité renouveler l’expérience cette année en espérant connaitre le même succès. Et on peut dire que ça été le cas, avec 50 réunions en trois jours, sans compter tous les échanges improvisés. Ça été très intense», se réjouit Régis Heyberger, CEO de MPG. «L’avantage d’être présent sur le stand luxembourgeois, c’est d’être petit, mais de pouvoir accueillir les clients comme si nous étions des grands».
Autre membre du CIL, le russe Ocsial a présenté ses solutions à base de nanotubes de carbone, permettant d’offrir des propriétés antistatiques uniques. Implantée en Sibérie, en Chine et aux États-Unis, la société prévoit d’agrandir ses infrastructures au Luxembourg avec la construction d’un nouveau site de production et de recherche prévu à l’horizon 2020 à Differdange, et la création de quelques 200 emplois. «Notre présence au JEC est très importante pour nous faire connaître. Nous ne venons pas seulement pour vendre notre produit, mais aussi pour vendre de l’innovation technologique», témoigne Nicolas Flandrin-Jones, Marketing & Communication EMEA pour Ocsial. «Nous venons aussi prendre le pouls des tendances du marché», primordial pour rester compétitif selon lui.
«Rassembler, assister et rayonner»
Les besoins en matériaux composites augmentent grandement, venant à présent concerner la quasi-totalité des secteurs tels que l’automobile, le nautisme, les énergies renouvelables, les transports terrestres, la mécanique, le bâtiment, la chimie, le médical. Des tendances se sont démarquées sur le salon et notamment en matière d’impression 3D des composites. Le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) a d’ailleurs profité de sa présence au JEC sur le stand du CIL pour signer un accord de partenariat avec Anisoprint, un start-up russe récemment implantée au Luxembourg qui a développé sa propre technologie brevetée d’impression 3D en fibre continue.
Autre constat, la quête aux composites intelligents et responsables est aussi officiellement lancée. La thématique des thermoplastiques s’est illustrée sur le salon, avec la volonté d’utiliser des matières plus écologiques et de développer des fibres toujours plus légères, performantes, durables et recyclables. «Les matériaux thermoplastiques pourraient progressivement remplacer certains thermodurcissables», précise Caroline Muller, manager du Luxembourg Materials & Manufacturing Cluster. C’est en tout cas un objectif défini par de plus en plus d’acteurs qui cherchent à atteindre un meilleur rapport «performance-cycle-coût-durabilité».
La présence plus accrue sur le salon de fournisseurs de matières premières a constitué une autre tendance notable. « C’est peut-être un des seuls gros maillons de la chaîne de valeur qui nous manque au Luxembourg, mais, nous n’avons pas à rougir, car le pays est très bien placé dans les nouvelles technologies et les composites high-tech», constate Caroline Muller. L’Ambassadeur du Luxembourg en France, Martine Schommer, en visite sur le pavillon Luxembourg, a aussi confirmé le dynamisme de l’écosystème national et son pouvoir d’attraction non négligeable auprès des investisseurs et entreprises étrangères, à l’image de la Turquie qui, malgré une chaîne de valeur quasi-complète, cherche à développer de nouveaux partenariats. «Nous avons été approchés durant le salon par la Turkish Composites Manufacturers Association pour le développement de projets collaboratifs», confirme Caroline Muller. Son marché imposant de 1,5 milliard d’euros fait de la Turquie un très bon partenaire pour les membres du CIL et pour le Luxembourg plus largement. Nous allons analyser les 120 sociétés turques de l’association et pourquoi pas organiser conjointement un évènement de matchmaking. Il y a plein de synergies intéressantes à creuser. Les perspectives en terme de composites sont infinies et jouer seul sur le plan national n’est plus suffisant. C’est ici que réside toute la force du CIL: rassembler, accompagner et rayonner».